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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/147

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LES SEMEURS DE GLACE

— À mort, les Nordistes !

Mais le capitaine Armadas, d’un geste autoritaire, apaisa le tumulte.

— Señoras, dit-il tranquillement, vous descendrez à Sao-Luis, vous serez conduites à l’hôtel Pedro II e Republica, enfermées dans l’appartement n° 3. Par mon ordre, la police de Sao-Luis, ville patriote s’il en fut, va être prévenue. Elle vous gardera, et si, d’ici vingt-quatre heures, la noble Mestiza n’a point paru pour vous délivrer, vous serez déférées à la justice pour crime de lèse-patrie.

Des vivats enthousiastes couvrirent les voix gémissantes des pauvres ladies, qui s’avisaient un peu tard de l’imprudence qu’elles avaient commise en avouant tout ce que désiraient les « fous ».

Une pensée leur venait maintenant.

Peut-être les « insensés » avaient leur raison, peut-être elles-mêmes étaient victimes d’un simple malentendu.

Par malheur, il n’était plus temps de s’expliquer Le télégraphe sans fil fonctionnait, portant là-bas le courroux du capitaine.

En vain elles tentèrent de s’adresser aux passagers, aux matelots. Chacun leur tourna le dos. Et désolées, à demi mortes de peur, elles quittèrent le pont où elles ne rencontraient que regards sévères.

Depuis un instant déjà, Ça-Va-Bien avait rejoint Stella et Ydna dans leur cabine. La prêtresse d’Incatl, mise au courant de la situation, répondit froidement.

— Je débarquerai en homme, comme il est convenu. Je vous rejoindrai à l’hôtel. Mais si, dans vingt-quatre heures, ces malheureuses femmes ne sont pas en sûreté, je me livrerai.

Et avec un doux sourire :

— Que ce soit dans l’enceinte du temple, que ce soit ailleurs, ma mort sera offerte en sacrifice au dieu de Lumière. Il le faut pour que les Peaux-Rouges,