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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/172

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— En attendent, bougonna Coaljaca, cela me fait un tort énorme, car on ne peut plus entrer dans, ni sortir de l’hôtel.

— Pas sortir, rugit Ça-Va-Bien avec l’apparence d’une rage subite, et nous qui nous embarquons ce soir.

— Vous ne vous embarquerez pas.

— Nous allons bien voir ; d’abord, j’enlève cette loque jaune.

Avec un aplomb merveilleux, il ouvrait en même temps. Mais à peine les châssis tournaient-ils sur leurs gonds qu’une voix enrouée cria de l’extérieur :

— Fermez, ou je fais feu.

Des vigils formaient autour du bâtiment un cordon sanitaire. C’était Lopez qui venait de formuler la menace.

— Fermez !

— Mais…, essaya de parlementer Jean.

— Fermez !

Et le vigil braqua son revolver sur la fenêtre.

Coaljaca repoussa le châssis.

— Obéissez, soupira-t-il, ces vigils sont intraitables. Vous ne réussiriez qu’à faire casser les carreaux par-dessus le marché.

— Mais alors que faire ?

Ce fut Massiliague qui répondit :

— Eh ! mon bon, je vais parlementer moi-même avé ces marmitasses.

Prompt comme l’éclair, le Marseillais se précipita au dehors. Tous s’élancèrent sur ses traces.

Derrière lui, ils parcoururent le corridor, gagnèrent le vestibule et se groupèrent près de la porte d’entrée, hermétiquement close à cette heure.

Sur l’ordre du Provençal, la porte fut ouverte, et Scipion se coula sur la place.

Presque aussitôt l’organe rude de Lopez rugit :

— Rentrez, ou je vous brûle.