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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/21

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plication dé votré fidèle, et vous verrez qué tout peut s’arranger à la satisfaction générale.

— Ah !

Une nuance d’étonnement se marqua dans la voix du chef… Les bandits, eux, étaient tout oreilles.

— Donc, nous faisons prisonnier cé curieux, comme l’appelé Votre Seigneurie… Prisonnier, sans lui faire une égratignure… pas dé sang, n’est-ce pas ?

— Va toujours.

— Après cela, on lé ligote solidement, comme oun objet précieux… On lé couche mollement devant la mine… On allume la mèche et l’on sé sauve… La mine éclate sur l’homme… il né parle plus jamais, ma, on n’a pas fait couler son sang !

José, Kasper, Cristino approuvèrent du geste. Quant au chef, il riait de bon cœur.

— Eh ! mes coquins aimés, dit-il, je ne veux pas troubler votre conscience pour si peu. Il sera fait ainsi que vous le désirez. Maintenant pas de bruit… Attention, le gibier se rapproche.

Tous reprirent leur position d’embuscade.

Mais, au bout d’un instant, Crabb tira l’Italien par sa manche.

— Qué ? fit ce dernier d’une voix si basse que son ami l’entendit à peine.

— Vous condamnez Jean à ce mort horrible… pulvérisé par le explosion.

— Ma non, ma non, Jé lé sauve.

— Vous le sauvez en miettes.

— Tu comprends jamais, Crabb…

— Quoi était le chose que je comprenais pas ?

— Ceci… Au moment du départ… je resté en arrière… Jé délivre notre Jean et jé lui dis : Filé au galop dé ton cheval.

La face imberbe de l’Anglais s’éclaira :

— All right ! Je voyais le finissement.

Puis, de nouveau, une expression sombre couvrit son front.