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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/215

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LES SEMEURS DE GLACE

constance, portait la parole pour son camarade et pour lui.

— Attend-on quelqu’un ?

— Les Bonis prétendent, — ma, zé né peux affirmer qué ces coquins de noirs disent la vérité, — ils affirment qu’un balanceïto va venir, avec oun passager en provenance des terres diamantifères de l’Ouest.

Les yeux d’Olivio lancèrent un éclair :

— Un Européen ?

— On lé dit, signore. Il regagnerait la côte, afin dé s’embarquer por l’Europa.

— Après avoir fait ample moisson de diamants, sans doute ?

L’Italien étendit les bras en signe d’ignorance.

— C’est probable en tout cas, continua Olivio ; la probabilité suffit. Ah ! les braves imbéciles ! ils creusent la terre, et c’est nous qui récoltons.

Les bandits se prirent à rire et Candi, d’un ton flagorneur :

— Votre Seigneurie a la bonne façon de dire les choses. Elle parle commé saint Zean à la Bouché d’or.

La flatterie ne parut pas avoir atteint Olivio.

— Ma chambre demanda-t-il sèchement.

— Libre, signore.

— J’y vais, vous me préviendrez de l’arrivée du balanceïto.

— Oui, oui, signore, reposez en paix.

Le señor Olivio frappa sur une sacoche qu’il portait en sautoir.

— J’ai là dedans de quoi nous assurer ses diamants et, leur vente une fois faite, une existence facile et heureuse a nous tous. Quant à lui, nous nous en débarrasserons aisément et nul ne saura ce qu’il est devenu. C’est une excellente façon de traiter les affaires que de supprimer les gens avec qui on traite de gré ou de force.