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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/217

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LES SEMEURS DE GLACE

Et l’homme frappa sur sa ceinture de cuir qui rendit un son métallique.

Candi se courba obséquieusement.

— Que le signore prenne seulement la peine dé mé suivre…

Montrant le chemin, il ouvrit une porte, derrière laquelle s’apercevaient les premières marches de l’escalier accédant à l’étage supérieur.

Le voyageur le suivit.

Quand tous deux eurent disparu, Crabb murmura à l’oreille du señor Olivio :

— Il arrive de l’Ouest, sa ceinture semble garnie confortablement.

— Oui, répondit laconiquement le chef.

Quelques instants s’écoulèrent, puis Candi reparut.

— Jé vais loui servir à dîner, fit-il à voix basse. Jé l’ai logé dédans la chambre nouméro six.

Un ricanement distendit les lèvres d’Olivio.

— C’est bien, mon garçon. Il est entré sur ses jambes, il sortira sur les nôtres.

Le sens de ces paroles étranges était sans doute clair pour ses interlocuteurs, car ceux-ci eurent un rire silencieux et Candi se précipita vers la cuisine.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il était environ sept heures du soir, lorsque Indiens et bateliers noirs eurent fait marché pour le transbordement des marchandisees amenées par les premiers.

Beaucoup d’invectives, un peu de sang versé, et l’on était tombé d’accord.

Pour sceller l’entente, tous buvaient des spiritueux frelatés fournis par les botearieros (maîtres de la Botearia).

Des menaces d’ivresse générale étaient dans l’air.

À cet instant un hombrenao (bateau de voyageurs), venant de l’Est et rémontant péniblement le cours du fleuve, se montra à hauteur de l’établissement.

Probablement la Botearia de Teffé avait été choisie