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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/23

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tourmente de feu préparée par le señor Olivio et ses complices.

Mais si vite que se fût passée la scène, le jeune ingénieur avait pu reconnaître Crabb et Candi parmi les assaillants.

Un cri de surprise jaillit de ses lèvres, ses traits exprimèrent la stupeur.

Quoi ! ses « pères », qu’il croyait occupés à laver les sables aurifères de la Guyane, se trouvaient, là, à la Martinique, parmi des individus qui, à n’en pas douter, étaient des gens sans aveu !

Un sourire résigné entr’ouvrit la bouche de Candi… Il mit un doigt sur ses lèvres, puis il se tourna vers Olivio, attendant, ainsi que les autres, les ordres du maître.

— Cristino, allume le cordeau.

L’interpellé s’approcha de la mine et exécuta le commandement du señor de Avarca.

La flamme pétilla, montant, montant le long de la mèche. Elle atteignit l’ouverture ménagée dans le bourrage et y disparut.

— À cheval ! reprit Olivio.

Et saluant Ironiquement le captif gisant à terre :

— Señor, vous avez le loisir de faire votre prière, l’explosion n’aura lieu que dans une demi-heure. Je me serais fait scrupule de vous empêcher de mourir en bon chrétien.

Et sur cette féroce plaisanterie, qui provoqua les rires bruyants de l’assistance, Olivio courut vers les chevaux entravés à quelques pas.

Ses compagnons le suivirent. En un instant, tous furent en selle et la petite troupe partit au galop, dévalant en tourbillon vers le ponceau de la rivière Blanche.

Seulement un incident auquel nul ne prêta attention s’était produit.

La selle de Candi avait tourné, précipitant l’Italien sur le sol.