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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/24

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Il se releva avec un juron, mais déjà ses compagnons étaient loin. Alors il eut un rire silencieux.

— Pas bésoin dé sacrer, ils né m’entendraient pas.

D’un coup d’œil, il s’assura que ses camarades, tout à l’empressement de s’éloigner de la mine, ne s’occupaient pas de lui, puis il courut à Jean, dont il se mit en hâte à couper les liens. Ceci fait, il débarrassa la monture du jeune homme de ses entraves.

— Candi, mon père Candi ! s’écria Jean aussitôt délivré… Aide-moi à détruire cette mine… Une mine sur les flancs d’un volcan… mais c’est de quoi créer un nouveau cratère, de quoi amener la destruction de tout ce qui respire dans la vallée.

— Laissé la mine, mon dolce, il faudrait ouno zournée par défaire le bourrage et nous n’avons qu’une démi-heure… Saute en selle et sauvé-toi… Vers l’Est, tu entends, car l’éruption se produira pas par là.

— Mais, malheureux, tous vont périr, là, là… partout !

Dans un geste circulaire, le jeune homme désignait les habitations espacées sur le morne Rouge.

Un instant, ses yeux s’arrêtèrent sur la maison à l’une des fenêtres de laquelle il avait aperçu tout à l’heure une jeune fille endormie.

— Elle aussi mourra ! murmura-t-il.

Et avec colère :

— Toi, toi que j’aimais, papa Candi, tu n’as donc pas songé à moi, que tu travailles à pareille besogne ?

Candi était déjà remonté sur son cheval. Il haussa les épaules :

— Qué tu veux, povero, quand on n’a pas lé sou, on en gagné comme on peut !

Il rendait la main.

— Reste avec moi, cria Jean… Reste, que je te sauve du crime !

En l’espace d’un éclair, l’ingénieur venait de com-