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III

LES CHIENS DU LLANO


Comme pour donner un démenti aux paroles de l’ingénieur, une douzaine de cavaliers firent irruption dans l’espace libre existant entre la grève et l’osteria.

Candi et l’Anglais tirèrent brusquement Jean en arrière, avec ce simple avertissement :

— Des gens d’Olivio !

L’entraînant vers la chambre du señor de Avarca, Candi l’y poussa.

— Reste là. Personne n’y entre sans nous. Tou séras en soureté.

Puis tous deux s’élancèrent sur le seuil, en donnant à leur physionomie l’expression de la plus vive satisfaction :

— Amicos, soyez les bienvenus.

Et l’Italien d’un ton bonhomme :

— Eh ! mais, c’est Kasper.

Le drôle, entrevu auprès de la mine du mont Pelé, daigna sourire.

— Oui, c’est moi, envoyé par le chef avec quelques camarades pour vous prêter main-forte.

— Main-forte, et à propos dé qué ?

— De l’Indien. Vous avez sans doute trouvé l’ordre du señor ?

Crabb garda le silence.

Mais Candi était doué de cette merveilleuse présence d’esprit des Méridionaux, qui jamais ne restent court.

— Certainementé ! caro, zé l’ai trouvé.

— Et ?…

— Et z’ai obéi.