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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/296

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Olivio protesta :

— Oh ! señorita, vous interprétez bien mal mes actes.

Ydna le regarda, étonnée.

Il poursuivit :

— Avez-vous songé, señorita, aux dangers de toutes sortes qui guettent les femmes assez audacieuses pour voyager seules par ici ? Elles risquent de tomber entre les mains du premier brigand venu : les routes ne sont pas sûres.

— Nous nous en apercevons un peu tard, murmura Ydna.

— Heureusement, je n’ai pas voulu laisser au hasard le sort des deux jolies colombes qui s’aventuraient imprudemment dans une région que je contrôle.

« Désormais, vous êtes sous ma protection et vous n’avez plus rien à craindre.

Ydna et Stella s’étaient rapprochées pendant ce discours.

Elles s’étaient enlacées, car elles devinaient un danger et trouvaient plaisir à s’appuyer l’une sur l’autre, craintivement.

Olivio les enveloppa d’un regard de fauve.

Auprès de lui, le boiteux s’appuyait au mur ; mais derrière ses lunettes, ses yeux flamboyaient. On eût dit que ses doigts se cramponnaient à la paroi, pour l’empêcher de bondir sur le misérable

Et de Avarca continua :

— Moi qui suis bienveillant, je ne garde pas rancune à qui est aveuglé. Je compte sur la Madone pour dessiller les yeux obscurcis. Je prétends assurer le bonheur de ceux qui me plaisent, malgré leur volonté, si c’est nécessaire.

Il prit un temps et conclut :

— C’est dans ce but que j’ai décidé que la señorita Stella sera ma femme.

Il y eut un instant de stupeur. Les prisonnières se regardèrent, n’osant croire a tant d’impudence. Puis soudain la colère, le dégoût, l’horreur, se traduisirent par ce cri de Stella :

— Assassin !