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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/298

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Et comme Olivio interdit gardait le silence, un bruyant éclat de rire retentit.

C’était meinherr Alcidus Noguer qui s’amusait.

Tous tournèrent les yeux de son côté. Le boiteux semblait en proie à une hilarité incoercible.

Avec colère le bandit l’interpella :

— Vous trouvez cela drôle.

— Éminemment drôle, mon cher meinherr, car ce qui se passe est tout à fait conforme à mes prévisions.

— Comment, vous aviez prévu ? Mais alors vos conseils ?

— Chut ! interrompit l’Allemand en appuyant l’index sur ses lèvres ; chut ! Vous allez tout gâter.

Puis se glissant auprès du Brésilien, il murmura :

— L’heure est venue d’apprécier le proverbe, meinherr.

— Quel proverbe ?

— Un peu d’aide fait grand bien.

— Vous songez à m’aider ?

— Je ne songe qu’à cela.

Sans élever la voix, Alcidus continua.

— Votre désir est d’amener la fraülein Stella à consentir à vous épouser ; vous souhaitez la persuader que son refus entraînerait la mort lente et horrible pour sa compagne ?…

— Vous posez admirablement le problème. Seulement…

— C’est la solution qui vous embarrasse ?

— Et vous.

— Moi, non.

— Non ?

La tranquillité du courtier stupéfia Olivio.

Alcidus ne parut pas s’en apercevoir et continua paisiblement :

— Soyez assez aimable pour sortir.

— Sortir ?

— Oui, mon associé vous attend dehors. Souvenez-vous, j’avais aussi prévu cela.

— C’est vrai, murmura le bandit courbant la tête ; soit, ordonnez.

— Bien, laissez-moi seul avec ces tourterelles, et