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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/301

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Avarca n’est pas seul, il a sous ses ordres une nombreuse compagnie de coquins. Le supprimer ne ferait pas disparaître le péril qui vous menace, vous Stella, héritière de M. Roland, ni vous, Ydna, prêtresse du sanctuaire d’Incatl.

Elles écoutaient, doucement émues par le dévouement de l’ingénieur, qui s’aventurait dans le repaire du tigre pour les sauver. Lui continuait :

— Massiliague, Francis, leurs compagnons, m’ont rejoint. Ne vous effrayez pas, doña Ydna, ils m’obéiront. Mais nous avons tenu conseil et tous avons pensé de même. Voici le résultat de nos délibérations. Les misérables à la solde d’Olivio sont disséminés. Pour frapper un coup de foudre, pour priver en une fois leur chef de leurs services, il nous faut les avoir tous réunis sous la main. Des fêtes de fiançailles seraient un merveilleux prétexte à orgie pour ces misérables. Tous y prendraient part.

Il s’arrêta une seconde, et avec effort :

— C’est pourquoi je vous conjure d’avoir confiance en moi.

— Nous avons toute confiance, firent-elles d’une seule voix.

— Je le crois, mais ce qu’il faut, c’est une confiance entière, absolue, aveugle.

— Aveuglément nous croyons en vous.

— Et vous ferez ce que je vous prierai de faire, quoi que je demande ?

— Oui.

Il joignit les mains. Lentement, comme si les paroles avaient peine à s’échapper de sa bouche :

— Vous consentirez à être séparées ?

Elles se consultèrent du regard, et doucement :

— Nous consentons.

— On conduira Mlle Ydna dans une autre prison. Son trépas serait le résultat du refus par vous, Stella, de la main de l’Infâme Olivio.

La jeune fille frissonna :

— Mais elle est donc perdue en ce cas ?

— Non, car vous accepterez de devenir l’épouse du criminel.

— Moi !