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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/303

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— Quoi donc alors ?

— Je suis très inquiet

— Et de quoi, ma caille ?

— Du résultat de la tentative que fait en ce moment votre digne associé, M. Alcidus Noguer.

Amicalement, Massiliague lui frappa sur l’épaule :

— Ça te tracasse, pitchoun, il y a pas de raison.

— Pourtant !

— Voyons : Alcidus vous a dit : « Mon prince, allez donc voir dehors si j’y suis. »

Olivio ne put s’empêcher de sourire à l’audition de cette traduction libre des paroles de l’Allemand.

— C’est-il cela ? insista son interlocuteur.

— C’est le sens, en tout cas.

— Le sens, cela suffit et vous avez eu le bon sens d’obéir.

— Ma foi, votre associé prétendait…

— Qu’en dix minutes, il déciderait la mignonnette à vous accorder sa menotte, hé ?

— Oui.

— Troun de l’air, attendez donc sans inquiétude. Quand nous voulons quelque chose, nous autres, il n’y a pas de peine, c’est fait.

Le chef des bandits pensa le moment venu d’interroger.

— Vous me semblez au courant

— Il te semble bien, ma colombe.

— Vous pouvez me donner la tranquillité en me racontant…

— Vous raconter, mon cher ami ; mais tout ce que vous voudrez. Au surplusse, cela entre dans les intentions de mon associé. En t’envoyant à la promenade, fanfarade, il a pensé, ce bon Alcidus : Rascasse, il s’ennuiera pas, le señor Olivio ! Il va retrouver Massiliague, et mon brave camarade, il vous a une conversation agréable…

Scipion était lancé. Il eût péroré ainsi durant les dix minutes, si son compagnon ne l’avait arrêté par ces mots :

— Voulez-vous me permettre une question ?

— Dix, s’il vous plaît, ma caillou.

— Sur quoi compte votre ami.