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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/309

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Du Coup, Olivio n’hésita plus. D’un geste brusque, il poussa la porte du sous-sol.

Mais il resta médusé sur le seuil.

Alcidus, assis auprès des prisonnières, leur parlait paisiblement. Il salua le señor de la main.

— Arrivez donc, meinherr. Au vrai, j’aurais pu réduire votre attente d’un tiers, mais je suis esclave des conventions stipulées. Quand on dit : tant de temps, cela signifie : tant de temps, ni plus ni moins ; et puis j’aurais risqué de mécontenter mon associé, qui aime conter ses histoires jusqu’au bout.

Bizarre ! On eût cru que le singulier personnage avait assisté à l’entretien du bandit avec Scipion. Olivio n’en était plus à s’étonner ; cependant son regard anxieux questionnait le boiteux.

— Oh ! reprit celui-ci, tout est arrangé, meinherr ; la fraülein Ydna va se laisser conduire bien gentiment dans la prison qu’il vous plaira de lui attribuer.

Olivio eut l’impression qu’il rêvait. Ses yeux se fixèrent sur la prêtresse. Celle-ci inclina doucement la tête et murmura :

— C’est vrai. Je suis prête.

— Il est bien entendu qu’il ne sera exercé aucune violence contre elle, sauf au cas où son amie viendrait à se dérober aux engagements qu’elle a pris, et qu’elle vous confirmera à l’instant.

— Aucune violence, affirma le Brésilien stupéfait.

Alcidus se frotta les mains :

— Et d’une, reprit-il. Quant à Mlle Stella…

— Quant à elle ?… répéta de Avarca haletant

— Elle a compris les immenses avantages devant résulter pour elle de l’hymen auquel vous la conviez.

— Elle a compris ?…

— Oui, señor, prononça nettement la jeune fille.

Elle était pâle ; sur la peau dorée, un halo se montrait autour de ses yeux noirs ; mais elle était prisonnière depuis un long mois, et la captivité laisse son empreinte sur le visage des habitants d’une geôle.

Olivio demeura sans voix.