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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/316

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général Atlepicaro. Le magistrat Arichiza était voisin du valeureux Bollina, et ses collègues Mondoni, Tarridao et Flourine s’étaient installés en arrière.

En face de ce tribunal improvisé, Olivio, enfoncé dans un large fauteuil, les jambes croisées, regardait le plafond d’un air indifférent et ennuyé.

Derrière, les témoins invoqués par lui : Kasper, José, Cristino, Crabb et Candi.

Ces deux derniers avaient paru la veille au soir. Ayant épuisé leurs munitions d’air liquide, déclarèrent-ils à leur chef, et ne recevant pas de nouvelles, ils avaient laissé la Botearia à la garde d’un brave homme de Teffé, qui remplissait cet office lorsque les meurtriers chômaient, et ils étaient accourus à Amacénas.

Ils rapportaient une sacoche gonflée de diamants.

Cela avait amusé le señor Olivio. Son marché avec Alcidus Noguer se ressentirait de ce renfort.

De plus, la présence des deux inséparables augmentait le nombre de ses témoins.

Voilà pourquoi les « pères » de Jean Ça-Va-Bien figuraient auprès de Kasper, Cristino et José. À droite, Alcidus, ainsi que son associé Massiliague, se tenaient auprès de Stella et lui parlaient à voix basse.

Pedro se leva.

Un lourd silence s’établit aussitôt, permettant à la voix du gouverneur de porter jusqu’aux derniers rangs des peones rassemblés au dehors.

— Le débat est ouvert. Don Atlepicaro, judice geral, va donner lecture de l’acte d’accusation dressé contre Olivio de Avarca, ici présent.

Son accent impressionna les assistants ; mais presque aussitôt le juge général se dressa, déroula une liasse de papiers et se mit à lire d’une voix monotone et aigrelette.

Il rappela en substance le crime commis à la Martinique, qui avait causé l’épouvantable catastrophe dans laquelle Saint-Pierre avait disparu. Il relata la tentative de meurtre dirigée contre Jean Ça-Va-Bien, l’enlèvement de Stella et d’Ydna.