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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/318

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participe plus de la féerie mythologique que des conditions exactes de l’humanité au xxe siècle.

Le général se pencha vers son voisin, le Juge Arichiza :

— Le fait est que la tâche est un peu forte. L’arme du génie est bien remarquable, mais jamais je n’ai entendu dire qu’elle ait actionné les volcans.

Arichiza eut un fin sourire.

— Oh ! général, vous dépréciez vos soldats.

— Point, point. La balistique est la balistique. Vous ne me ferez jamais admettre que l’on puisse combattre à coups de volcans.

Telle devait être l’opinion générale, car un sourire ironique flottait sur tous les visages.

Seule, Stella demeurait grave. Ses traits pâles exprimaient la fatigue, l’effort intérieur.

Un instant même, Alcidus lui prit la main et prononça à son oreille quelques paroles, qui firent affluer le sang à ses joues.

Mais qui songeait à elle en cet instant ? Tous les yeux se rivaient sur Olivio. Tous semblaient l’inviter à poursuivre. Encouragé par son succès, Il reprit avec une assurance croissante :

— Hélas ! señores, j’en demande humblement gardon aux amateurs de merveilleux, mon histoire est un banal récit d’amoureux.

L’assemblée ne put retenir un : ah ! satisfait.

— Oui, d’amoureux très marri de devoir ouvrir son cœur devant si nombreuse assemblée.

Il baissa une seconde la tête, puis la relevant avec une élégante impatience :

— Hésiter ne servirait qu’à prolonger une situation désagréable pour celle qui bientôt sera ma femme. Je parlerai donc, tâchant d’être aussi bref que possible.

Et pressant son débit :

— M. Roland, un savant dont vous avez conservé le souvenir, habitait, il y a cinq ans, l’hacienda où nous sommes.

— Oui, oui, murmurèrent quelques peones âgés.

— Il fut tracassé, inquiété, à raison de ma sotte escapade au temple péruvien Incatl.