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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/330

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— Attention, murmura Candi.

Yes, je souis confortablement prêt, répliqua l’Anglais.

Tomaso s’était levé non sans peine. Se balançant sur ses jambes.

— Oui, répéta-t-il la voix pâteuse, nous sommes libres d’agir de même.

Et s’adressant aux bandits attentifs.

— Quoi, la prisonnière doit être lâchée après le mariage.

— On le dit.

— Elle s’en ira toute seule. En quoi cela gênerait-il le señor Olivio, si elle demeurait ici, avec un mari de son choix ?

— En rien ! En rien ; c’est évident.

— Alors, tirons-la de sa prison.

— Oui.

— Qu’elle choque le verre avec nous.

— Bravo !

— Et qu’elle désigne celui qu’elle acceptera comme époux. De la sorte, elle saura qu’elle est parmi des caballeros, qui rendent pleine justice à sa beauté.

Ces dernières paroles portèrent à son comble l’enthousiasme des auditeurs.

Le souvenir d’Olivio s’évanouit, ou, s’il persista dans l’esprit de quelques-uns, ce fut accompagné de cette pensée :

— Le chef est trop occupé à cette heure pour se mêler de nos affaires. Quand il sera libre, la captive aura choisit, et il n’aura plus qu’à s’incliner.

Car chez ces coquins, accoutumés à commander lorsqu’ils se répandaient dans les villes voisines, avec leurs poches gonflées de butin, la soumission de la prêtresse à leur caprice ne faisait pas doute.

En leur conscience obscure, s’agitaient des pensées comme celle-ci :

— Où donc trouverait-elle des gens plus hardis, une situation plus enviable ? De l’or à pleines mains, un pouvoir presque illimité, et des espérances sans bornes.

Pas un instant, ils ne songèrent à la répulsion que la noble enfant devait ressentir pour les misérables