Aller au contenu

Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Brrrr ! pour manier cette chose bleue, il fallait un cache-nez.

— Et des gants, amico.

— Et des gants. Sur ce propos, my friend (mon ami), vous croyez que ce liquide était la même chose que l’air avec lequel je respire ?

— Jean lé dit, caro, Jean lé dit. Et quand Jean a parlé, zé m’inquiète plous. Zé pense que c’est la vérité. 

Yes, cela est droit. Mister Jean ne mettait pas le mensonge dans son bouche.

Les deux compagnons s’assirent sur un tronc d’arbre. Massiliague profita de ce mouvement pour demander :

— Combien faut-il attendre avant d’entrer sans aucun danger dans le hall ?

— Vingt minoutes au moins, a recommandé Jean.

— Vingt ! Alors je prends un siège.

Et le Marseillais s’installa sur une souche.

De nouveau tous gardèrent le silence.

La brise du soir passait en murmurant au milieu des feuillages. Une harmonie douce berçait l’attente des amis de Jean Ça-Va-Bien.

Mais ils n’y prenaient pas garde. Toute leur attention se concentrait sur le kiosque Rouge, d’où ne s’échappait plus aucun bruit.

Le hall demeurait muet comme une tombe.

— Le gentleman Olivio, reprit Crabb auquel ce mutisme semblait faire peur, va se trouver en grand étonnement.

— Pourquoi, mio dolce amico ?

— De la destruction de sa bande d’un seul coup.

— Qué veux-tou ? Cinquante facchini, c’était trop pour sept hommes.

— Tandis que dans ce moment…

— Il ne reste qué Olivio, Kasper, José et Cristino. Oun quatuor contré oun septuor ; la situation s’améliore.

Candi s’interrompit soudain :

— Les vingt minoutes, elles sont écoulées.

Tous se mirent vivement sur leurs pieds et s’approchèrent de la porte du hall.