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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/359

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— Pour voler ce secret, pour l’appliquer au mal, il a déchaîné les colères du mont Pelé.

— Folies !

— Souvenez-vous, señor. Les morts du kiosque Rouge n’avaient aucune blessure.

— En effet, murmura Pedro, comme frappé.

— Moi aussi, déclara nettement l’ingénieur, je possède le secret terrible. Seulement je ne l’ai pas acquis par le meurtre, par le crime. Je le tiens de Mlle Stella, fille de l’inventeur…

Et d’une voix émue, il continua :

— Je vous en conjure, croyez. Tout vous sera révélé le moment venu. Réfléchissez, señor. Ma conduite ne vous est-elle pas un garant de ma sincérité ? Si j’avais poursuivi contre Olivio et ses complices, une vengeance criminelle, avais-je besoin de solliciter votre appui ? Ne pouvais-je punir le chef comme j’ai puni les comparses ? Aujourd’hui encore, rien ne m’empêcherait de frapper.

— Vous aimez la señorita Stella.

— Oui, je vous l’ai dit.

— Elle est en prison, voilà ce qui vous défend de frapper.

Et avec ironie :

— Une fois en sûreté, qui vous retiendrait de tuer ceux auxquels vous avez voué une haine, que je sens implacable ?

— Pour que la preuve soit mise sous vos yeux, il faut que les coupables vivent. Rappelez-vous certains détails : le kiosque Rouge, la prison souterraine.

— Oiivio et ses employés ont été unanimes à déclarer qu’ils en ignoraient l’existence.

— Mensonge ! Ils y avaient enfermé Ydna, prêtresse du temple d’Incatl. Ydna qui a nom également Ninnia Indra, ou encore Dolorès Pacheco.

Ce nom parut troubler le frère d’Olivio.

— Dolorès Pacheco, que l’on désigne aussi sous le nom de la Vierge de l’Indépendance ? murmura-t-il.

— Oui, señor, la Vierge de l’Indépendance, amie de Stella ; de Stella qui devait consentir à épouser l’assassin de toute sa famille, sous peine de causer la mort de la captive. Souvenez-vous de sa joie, en