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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/374

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— Oui, afin qu’elle s’explique. Je suis trop intéressé dans l’affaire pour ne pas exiger la lumière.

— C’est vrai ! s’écria-t-on.

— Dona Dolorès, prononcèrent de nombreux spectateurs d’un ton de commandement ou de prière.

La jeune fille se retourna, secoua légèrement la tête, puis se glissant entre le rideau et le manteau d’arlequin, elle disparut.

— Poursuivez-la !

À cet ordre, hurlé par Olivio, vingt peones, flairant une récompense, se ruèrent vers la communication, reliant, on s’en souvient, la salle et les coulisses.

Mais aucun ne franchit l’ouverture.

Sur le seuil, un géant blond se tenait debout, le revolver au poing.

— Que celui qui veut mourir, approche, dit-il seulement.

C’était Pierre.

Sa haute stature, son accent résolu, en imposèrent aux plus acharnés.

Ils hésitèrent, se consultèrent à voix basse. Soudain quelqu’un cria :

— Faisons le tour du théâtre, pour barrer le passage à la fugitive qui se dirige vers la sortie.

— C’est cela ! c’est cela !

Le groupe se précipita dans la direction de la porte du contrôle.

Mais là, un autre géant blond ; un autre revolver, arrêtèrent les poursuivants.

— On ne passe pas.

L’organe grave de Francis Gairon cloua les peones sur place.

Quelques-uns, surexcités par l’espoir de la récompense entrevue, essayèrent de protester.

Le Canadien haussa les épaules :

— Attendez.

Et soudain, un sifflement lointain retentit, faisant tressaillir l’assistance, hypnotisée par l’étrangeté de la scène.

Deux claquements sonores résonnèrent, suivis de grincements de clefs tournant dans des serrures.

Francis et Pierre avaient disparu et les portes qu’ils