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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/419

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Dans la main droite, il portait un bidon de métal, assez semblable à ceux dans lesquels les négociants transportent l’huile de naphte à l’intérieur du pays.

Le bidon devait être plein. Cela se devinait à la tension du bras du porteur, à l’effort empreint sur toute sa personne.

— Il me reste deux boules de verre, grommela Olivio en faisant halte. Sans cela, comme il serait plus simple d’endormir à jamais ces imbéciles. Il eut un haussement d’épaules :

— Deux ; à la rigueur, une suffirait au temple d’Incatl, et l’autre…

Il fit le geste de lancer un projectile sur le blockhaus, puis il secoua la tête :

— Non, il ne faut pas ; j’aurai peut-être à me défendre. La seconde ampoule est une réserve précieuse dont je ne dois pas me démunir.

Et avec un sourire cruel :

— Bon, le pétrole suffira bien. Le chaud au lieu du froid. Simple question de température.

Sur ce, il reprit le bidon, qu’il avait posé sur le sable à côté de lui, il se rapprocha encore du blockhaus.

Le voici le long des murailles de bois, il les imprègne de l’huile inflammable. Il va lentement, procédant avec calme aux préparatifs du monstrueux assassinat qu’il médite.

Cloisons, porte, sont couvertes d’huile. Deux faces du blockhaus sont ainsi enduites du corps gras. Olivio a disparu derrière l’abri et il poursuit sa sinistre besogne.

À l’intérieur, deux des voyageurs sont éveillés. L’un est Francis Gairon. La longue habitude de la vie au désert, où les surprises sont toujours à craindre, fait que le Canadien ne dort jamais que d’un œil.

Si légers qu’aient été les mouvements du bandit, le chasseur en a perçu quelque chose. Quoi ? Il ne saurait le préciser ; mais il croit, il est sûr, qu’un ennemi homme ou bête, rôde autour d’eux.

Il s’est soulevé pour mieux écouter, et, dans mouvement, il a heurté Masslliague qui, lui aussi s’est éveillé.