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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/429

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aussi pour l’amor de petite signorina qué loui fait la risette. 

All right ! Candi, vous êtes un homme estimable.

— Pas plous que vous, digne Crabb.

Une exclamation d’Ydna interrompit les congratulations des deux bons garçons.

— Le pont est enlevé !

— Enlevé ? questionnèrent les autres en se rapprochant vivement…

— Oui… Voyez les piquets d’attache. On a coupé les liens du tablier, sans doute pour arrêter notre poursuite.

Jean éclata de rire.

— Nous arrêter, ce méchant cours d’eau, qui a peut-être dix mètres de large ? Vous allez voir.

Déjà il poussait son cheval. La prêtresse l’arrêta :

— Cette eau, sortie de terre à peu de distance, est glacée. La fièvre des bois, la pneumonie menacent celui qui s’y plonge.

Et doucement :

— En admettant même que vous passiez sans encombre, voudrez-vous jouer l’existence de Stella ?

Cette fois, l’ingénieur demeura coi.

Cependant ses compagnons discutaient.

Candi proposait de construire un nouveau ponceau. Mais Crabb lui fit observer qu’aucun arbre n’existait aux environs. Pedro voulait poursuivre seul son frère coupable.

— Non, déclara Jean, je ne le souffrirai pas. Il vous tuerait, señor, pour se débarrasser du témoin le plus gênant.

— Ou je le tuerais, riposta violemment le gouverneur, pour l’empêcher de porter sa tête sur l’échafaud… Pour l’honneur du nom de Avarca, je dois devenir fratricide.

Mais Stella mit fin à la discussion.

— Señor, dit-elle doucement, mon regretté père fit autrefois, sur la rivière Blanche, à la Martinique, une expérience que nous pourrions tenter…

— Quelle expérience, señorita ?

— Il lança à distance sur la rive une ampoule de verre pleine d’air liquide. L’ampoule se brisa, l’air se