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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/50

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« Et soudain avec terreur :

« — Non, non, ne faites pas cela ; ils vous tueraient. Obéissez, courbez-vous sous la fatalité de la tradition inca.

« Puis elle tomba dans un désespoir morne, et elle refusa de répondre aux questions inquiètes de mon père.

« — Cette enfant, murmura Jean, c’était vous ?

Stella secoua la tête :

— Non, ma sœur aînée ; une sœur que je n’ai pas connue, et que je veux maintenant plus que jamais retrouver, afin de pleurer avec elle ceux qui ne sont plus.

Puis rapidement, éludant ainsi toute nouvelle interrogation :

— La nuit suivante, l’enfant disparut.

« Dire le bouleversement de mon père ! C’est lui qui m’a raconté ces choses, et après de longues années, il frémissait et pleurait à la pensée de la fille séparée de lui ! Dire sa tristesse est impossible.

« Il arriva à un point d’égarement tel que ma mère, craignant pour sa raison, finit par dire :

« — Cela devait arriver, parce que je suis une fille des Incas.

« Il la regarda, stupéfait. Jusqu’alors il avait ignoré que le sang des anciens rois péruviens coulât dans ses veines.

« À ses questions, elle opposa d’abord le silence ; mais il s’irrita, crut qu’elle était complice de l’enlèvement de sa fille, et terrifiée à l’idée d’être méprisée par celui dont l’affection était sa vie, elle lui expliqua ceci :

« Quand les Incas furent vaincus, exterminés par Pizarro, l’aventurier espagnol, en 1533-1534, leurs immenses trésors furent transportés dans les galeries souterraines du temple Incatl, dont les ouvertures furent soigneusement dissimulées.

« Une jeune princesse inca échappa seule au mas-