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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/70

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— Hélas ! señor, je ne saisis pas en quoi mon concours vous serait utile.

La réflexion du capitaine arracha les jeunes gens à leurs réflexions. Avidement ils regardèrent Massiliague.

Celui-ci s’inclina lentement :

— Je vais vous l’apprendre, mon bon.

— J’écoute.

— La señorita Dolorès veut tenir son serment ; nous voulons le contraire.

— Parfaitement.

— Alors, prévoyant notre opposition, elle nous a faussé compagnie sans le moindre adieu.

— Et vous supposez ?

— Je ne suppose pas, ma caillou, je suis certain, autremain je serais pas ici ; je suis certain qu’elle s’est rendue à la Vera-Cruz, où elle s’est embarquée pour gagner l’embouchure de l’Amazone, remonter le fleuve et atteindre ainsi le temple Incatl, que le diable réduise en boudin.

Armadas hocha la tête :

— Oui, oui, tout devient clair.

— Vous voyez bien.

— Vous estimez que, peut-être, la noble Mestiza est à mon bord.

— C’est cela, sauf que ce n’est pas tout à fait cela ; elle n’y est pas peut-être ; elle y est sûremain.

— Vous croyez ?

— Nous l’avons suivie à la piste jusqu’à la Vera-Cruz. Là, notre enquête a établi irréfutablement qu’elle avait été vue montant sur le steamer Madalena.

— Alors vous désirez connaître ?

— Le numéro de la cabine occupée par la señorita. Quant au reste, nous nous en chargeons. Les Incas, le Soleil et le reste, c’est pas pour faire cligner de l’œil à un Marseillais.

— Je n’ai rien à vous refuser, illustre champion