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IV

Un pied blanc vend une face bronzée


L’explication que les chasseurs ne pouvaient se donner, était des plus naturelles.

Le Puma et Cœur de Feu qui, avec leurs guerriers, marchaient en éclaireurs devant la Mestiza, n’avaient pas tardé à découvrir la ligne de postes, établie ainsi qu’une barrière le long de la limite du territoire indien.

Profitant de l’ombre propice de la nuit, ces inimitables batteurs d’estrade avaient reconnu les positions occupées par l’ennemi et étaient revenus auprès de Dolorès, en lui annonçant qu’il était impossible à une troupe, aussi nombreuse que la sienne, de franchir, sans être aperçue, le cordon de surveillance établi par Sullivan.

La nouvelle avait été accueillie avec tristesse.

Pourtant Cœur de Feu, prenant la parole, s’était fait fort de tromper la vigilance des ennemis.

— Nous ne passerions pas ensemble, dit-il, mais rien ne nous empêchera de franchir la zone dangereuse en nous séparant.

Et tous l’interrogeant à la fois :

— Cœur de Feu n’a qu’une langue. Que ses frères pâles se taisent, afin qu’il lui soit possible de répondre à tout le monde à la fois.