Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/332

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— En effet.

— Le chèque est de cent vingt mille francs, tout compris.

— C’est-à-dire : prix du bijou, frais de déplacement de votre serviteur et cætera. Oui, tel est bien le chiffre porté sur la facture.

Les deux hommes échangèrent les papiers, puis le gouverneur, du ton le plus aimable, demanda :

— Comptez-vous séjourner quelque temps dans ce fort ?

— Mille grâces, monsieur. D’après l’horaire, un train sur San-Antonio et New-Orléans passe à Fort Davis-station dans deux heures. Je le prendrai, sauf avis contraire de votre part.

— Oh ! fit le gouverneur du ton le plus gracieux, la liberté n’est pas un vain mot en Amérique. Vous agirez donc selon votre plaisir. Mais vous aurez juste le temps d’atteindre la gare.

— Aussi vous demanderai-je la permission de prendre congé de vous.

— Prenez le congé et aussi l’expression de ma satisfaction pour le beau travail exécuté.

Les interlocuteurs se serrèrent la main et se séparèrent.

L’employé parisien quitta aussitôt le fort, ainsi qu’il l’avait dit, et se dirigea vers la gare.

Forster et Sullivan demeurèrent seuls dans la salle où, jadis, Massiliague avait été reçu par eux.

Tous deux semblaient ravis.

Leurs regards brillants, leurs visages sillonnés des innombrables rides du rire contenu, leur attitude, tout décelait une immense jubilation intérieure.

Après un moment de silence, le gouverneur présenta à son complice l’écrin ouvert dans lequel s’étalait la reproduction du Gorgerin d’Alliance inca-atzec.

— Hein ? fit-il.

— Admirable, répondit Joë.

— Croyez-vous que la Dolorès Pacheco courbera le front ?

— Cette orgueilleuse créature sera écrasée, Excellence.

— j’y compte bien.

Et par réflexion :

— j’ai grande envie de jouir de suite de sa confusion.

— Rien de plus facile. La cellule où elle, est ren-