Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/346

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La Vierge mexicaine s’arrêta encore, une étincelle joyeuse dans les yeux.

— Ils ont réussi, fit-elle à haute voix, comme pour faire pénétrer la conviction dans son esprit.

Et elle reprit :

« Ne vous étonnez de rien. Ils vont travailler à votre délivrance. »

La première partie de la missive finissait là. Mais à la page suivante, s’étalaient ces lignes :

« En attendant que vos sauveurs aient forcé le succès, voyez le récit rapide de nos aventures. »

Voici en substance ce que relatait Francis, ce que la jeune fille lut avidement.

En quittant Dolorès, après leur entretien dans le camp de Sullivan, le chasseur avait rejoint son engagé, lequel l’attendait à peu de distance.

Tous deux s’étaient alors dirigés vers le lieu du rendez-vous fixé par les fugitifs aux bords de la rivière Canadienne.

En les revoyant, tous avaient manifesté une surprise justifiée ; mais Francis, loyalement, simplement, conta son histoire et de même que Dolorès, Scipion et ses amis sentirent la confiance les gagner.

Puis, qui donc aurait eu le droit de marquer de la méfiance, alors que la Mestiza mettait son secret aux mains du chasseur ?

Dès lors, à petites, journées, la troupe avait suivi la rive de la Canadian River, atteint son confluent avec le Seeth.

Ce dernier cours d’eau, remonté pendant deux cents milles environ, on avait rencontré le Fraimy ou Télatl.

Ce torrent encaissé, bondissant de rochers en rochers, chapelet de rapides et de cascades écumant entre des rives boisées, prend sa source au milieu de collines de moyenne altitude.

Sa source, ou plutôt ses sources, car le Fraimy est formé par la réunion de sept ruisseaux disposés en éventail sur un plateau parsemé de bouquets de pins, de bouleaux et de frênes.

C’est là que les voyageurs arrivèrent enfin.

Sept Villages s’élevaient dans la plaine. À l’apparition des étrangers, tous furent en mouvement.