Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/348

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Évidemment, le porteur du falot réglait sa marche sur la sienne.

La galerie continuait toute droite.

Soudain, la lumière s’éteignit.

— Eh ! gronda le Marseillais, où veulent-ils que je me dirige, à présent qu’ils ont soufflé la bougie ?

— Va sans hésiter, reprit aussitôt la voix entendue tout à l’heure. Tu arrives au but.

— Ah ! alors, en avant.

Tâtant la paroi de la main, le voyageur continua son chemin.

Au bout de dix pas, il sentit qu’un couloir s’ouvrait à sa droite, formant un angle obtus avec celui qu’il suivait jusque-là.

Et loin, au fond de l’ombre, il aperçut une lumière.

Oh ! ce n’était plus une lanterne, une torche, une chandelle ; non, c’était la clarté du soleil, découpant un disque lumineux à l’orée du souterrain.

— Allons, je distingue la porte de sortie, monologua Scipion. Tant mieux, car l’obscurité m’ennuie.

À mesure qu’il avançait, la lumière se faisait plus vive. Bientôt des traînées pâles coururent sur les rochers.

Il allait toujours. Enfin, il atteignit le seuil et demeura muet d’étonnement.

Le corridor souterrain aboutissait à un étroit palier de granit, en surplomb d’un ravin resserré.

Cinquante pieds le séparaient du fond du vallon, et il paraissait impossible d’atteindre ce fond en descendant le long de la falaise en retrait

— Pourquoi diantre m’a-t-il conduit ici ?

Cette réflexion était à peine formulée que Massiliague entendit un léger sifflement retentir au-dessus de sa tête.

Il leva les yeux et demeura bouche bée.

Le long du talus perpendiculaire glissait une sorte de chaise de branchages, retenue par une corde, dont le voyageur ne put apercevoir l’extrémité, masquée par un renflement du rocher.

Ce siège se posa doucement sur la plate-forme auprès de lui.

— Prends place, clama une voix sonore, si tu veux t’élever jusqu’au sanctuaire ignoré qui garde l’Emblème d’Alliance.

Sans hésiter, Scipion s’installa, se cramponna soli-