Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/369

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


X

La Vision de Massiliague


Vers six heures du soir, les resineros revinrent à l’hacienda accompagnant une charrette, sur laquelle s’amoncelaient les calebasses remplies de sève, bouchées au moyen de rondelles de bois.

Deux par deux, les huit peones attachés à l’exploitation ouvraient la marche. À leur suite venaient les fugitifs : Massiliague et Coëllo, Dolorès avec Francis, Pierre auprès du Texien Marius et enfin Rosales à côté de Cigale.

Mais en arrivant dans la cour affectée aux travailleurs, une surprise les attendait.

Don Ramon les y avait précédés.

À sa vue, les fugitifs se sentirent émus. Il allait les compter au passage et s’apercevrait sans peine que l’équipe comptait seize ouvriers au lieu de huit.

Tous les regards convergèrent vers Scipion.

Il souriait.

Lestement, il se retourna vers ses compagnons et du ton de commandement :

— Ne prononcez pas une parole et obéissez-moi aveuglément.

Ce fut tout. Ramon arrêtait le cortège.

— Eh bien ! Cristobal, fit-il d’une voix émue en