XII
Cigale retrouve un père
Après avoir mis un espace considérable entre leurs ennemis et eux, Dolorès proposa à ses compagnons de revenir sur leurs pas, afin de retrouver Massiliague, Marius et Coëllo.
Rosales, on le pense, opina dans le même sens.
Mais Francis s’écria :
— Les heures nous pressent. D’autres obstacles se dresseront devant nous. Il importe avant tout que la doña arrive à Mexico. Que ceux qui resteront valides l’entourent, lui fassent un rempart de leurs corps, sans regarder en arrière, sans s’inquiéter de ceux qui tomberont.
Puis, plus doucement :
— Au surplus, nous sommes au Mexique. Nos amis n’ont rien à craindre, car le Sullivan ne peut agir que de ruse. Soyez assurés, du reste, que nos coups de feu ont éveillé tout le village, et que l’agent nordiste, à cette heure, est prisonnier ou en fuite.
C’était l’évidence même ; aussi les cavaliers piquèrent des deux et poursuivirent leur route.
Tout alla bien durant quarante-huit heures, mais le soir du troisième jour, comme la petite troupe longeait les marais de la Paz, un escadron de cavaliers parut sur sa droite.