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Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/470

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UN ENFER SCIENTIFIQUE.

hommes et les éléments, trouvaient la riposte aux incidents adverses.

Certes, San, lui-même, serait pris aux apparences créées par ses frêles ennemis. Déjà Sourire, avec des mouvements doux, un gazouillis caressant de garde donnant ses soins à des malades, exécutait le programme tracé par son compagnon :

Le gamin, lui, garrottait Max Soleil.

— Au fait, questionna celui-ci, c’est très joli de nous ficeler, — très joli est une façon de parler ; — mais par quel prodige expliqueras-tu que nous nous soyons laissé faire. Car, enfin, si je voulais me révolter…

Le gamin garrottait Max Soleil.
Le gamin garrottait Max Soleil.

— Tu ne le pourrais pas, fit gravement l’enfant.

Max sursauta, dérangeant le lacis incomplet de ses liens.

— Je ne le pourrais pas ! Saperlotte, si tu me démontres cela, je me soucierai de la venue de San comme de mon premier pensum.

Ce fut Sourire qui répondit :

— Joyeux y a pensé depuis longtemps. Alors, que nous rôdions autour du camp des soldats d’Europe, attendant l’heure de vous joindre, il savait déjà, lui, comment il exposerait l’aventure à San.

— Vraiment !

— Il fallait que ce fût ainsi. On doit savoir avant, car après, il est souvent trop tard.

Durant ce débat, Joyeux avait achevé de lier le romancier.

Il se recula alors de deux pas ; contempla les voyageurs devenus « ses captifs » avec une évidente satisfaction, puis abaissant la voix, comme s’il craignait des oreilles indiscrètes :

— Vous, Monsieur Max, et vous, Madame la duchesse, vous êtes soumis à nos volontés, parce que vous avez eu peur, l’un pour miss Mousqueterr l’autre pour Mlle Mona.

— Peur, peur de quoi ?

— De les voir dévorer par Fred et Zizi.