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LES GUATUSOS.

Quelque attention que prêtassent les sentinelles, rien ne parut bouger dans la vallée. On percevait des bruits de pas réguliers, indiquant que l’ennemi continuait sa surveillance.

Les Guatusos n’attaquèrent pas.


Le mouvement tournant.

Mais au point du jour, les assiégés comprirent que les Indiens avaient changé de tactique. L’assaut brusque ayant échoué, les Guatusos employaient un autre moyen.

Ils mettaient le blocus.

Au lieu d’un seul groupe, nos amis en distinguèrent six, composés de quelques hommes seulement, mais tenant toutes les issues au Nord, au Sud comme à l’Est ; un seul Indien à cheval dans chaque poste veillait sur le rancho entouré.

De s’échapper par l’Ouest, il n’y fallait pas songer. Derrière le mamelon où s’élevait leur modeste fortification, la Cordillère était à pic et dominait la plaine jusqu’à la mer.

Les défenseurs tinrent un grave conciliabule. Ils firent le compte des provisions. Pour quatre personnes et quatre montures, ils n’en avaient que pour cinq jours.

La deuxième journée du siège se passa presque gaiement : la belle humeur de Lavarède ne se lassait pas.

— Tout de même, dit-il, à l’Anglais, en vous engageant à ne pas me