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LES CINQ SOUS DE LAVARÈDE

la mer. À défaut d’autre distraction, la pêche du squale n’est pas à dédaigner. Officiers et matelots furent enchantés d’en pouvoir offrir le spectacle à leur « Young lady ».


Brevet de franc-maçonnerie[1].

Après une demi-heure d’efforts, on hissa sur le pont un des monstres. C’était un requin-marteau, ainsi nommé à cause de la forme de la tête. Il mesurait près de sept mètres et les assistants frissonnèrent en apercevant sa gueule énorme armée de deux rangées de dents triangulaires, tranchantes comme des lames d’acier.

Après la capture d’un de ces terribles hôtes de l’océan, il est d’usage de leur ouvrir l’estomac.

On y trouve généralement des objets absolument indigestibles qui attestent la prodigieuse voracité de l’espèce. Les marins du Heavenway n’eurent garde de manquer à cette coutume, et leur fidélité à la tradition fut récompensée par la découverte d’un tube de fer-blanc, hermétiquement clos, qui fut remis au capitaine.

— Aoh ! fit celui-ci, sans doute un document confié à la mer par des naufragés.

Ces mots excitèrent la curiosité des passagers qui entouraient M. Mathew. L’officier fit sauter le bouchon de gutta-percha qui fermait le cylindre et

  1. La figure ci-dessus reproduit exactement un brevet de franc-maçonnerie, rapporté de Chine par le lieutenant Carpier. (Note de l’auteur.)