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Page:Ivoi Les cinq sous de Lavarède 1894.djvu/228

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DES SANDWICH À LA CÔTE CHINOISE.

Pays singulier, au surplus, qui montre en même temps un soldat de police, un samoraï, frappant le prince européen qu’il est chargé de protéger, et la petite Japonaise, assise dans sa tchaïa coquette, bâtie sur pilotis, souriant à tous les étrangers, qu’elle salue d’un rouitshiva, bonjour gracieux ; — où il y a bien des chemins de fer déjà, mais où c’est en chaise à porteurs que l’on s’y fait conduire. La transition des mœurs se manifeste encore dans la tenue des soldats de la garde impériale, imitée des uniformes du second empire.


Au Japon.

Nous aurions tort, au surplus, de railler ce petit peuple vaillant, intelligent et passionné ; car, malgré nos défaites récentes, ce n’est pas l’influence allemande qui y domine, la France y est toujours l’aimée, la préférée.

Assez las de leur excursion, sir Murlyton et sa fille regagnèrent le port. Le canot du Heavenway était à quai. Ils y prirent place. Presque aussitôt deux hommes accoururent. Miss Aurett ne put réprimer un tressaillement en reconnaissant les deux passagers chinois, dont elle avait entendu la conversation dans le compartiment des morts. Chacun était chargé d’un paquet long, d’un poids assez considérable, à en juger par les efforts des porteurs.

— Vous les reconnaissez, mon père ? demanda la jeune fille.