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XXVIII

LA MAFFIA

— Les deux associations de brigandage d’Italie n’ont aucun rapport, messieurs. La Camorra ou Caldaïa, c’est la terre ferme. Elle est synthétisée par Fra Diavolo, musqué, pommadé parfois, le plus souvent bandit de grands chemins, pillard et cruel, à la fois condottière et bravo, mêlé par les ambitions gouvernementales à la politique. La Chaudière, — traduction française de notre mot Caldaïa, — conduisait à tout, témoins Antonelli l’Abruzzais nommé colonel par Murat ; Gaspareni, ancien « chef de la Montagne », vendant ses œuvres à Naples, et les nombreux galantuomi qui, dans les tripots, tendent la main aux joueurs heureux, jamais repoussés grâce à la formule magique : « Pour la Camorra, signor ! » Mais la Maffia, messieurs !… Oh ! la Maffia, c’est autre chose !

Celui qui parlait, un gros homme court, très brun, aux sourcils circonflexes, s’exprimant avec la volubilité et les gestes abondants des Siciliens, traversa le bureau, ouvrit la porte, s’assura que personne n’était aux écoutes et revint à ses interlocuteurs, MM. Bouvreuil et José Miraflor.

En débarquant, les deux coquins avaient tenu conseil. Le bateau sous-marin était détruit, réduit en miettes. S’ils portaient plainte contre Lava-