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Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/21

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valoir « les dépenses immenses qu’on luy avoit causées pour faire juger une si mauvaise contestation ». L’intendant fit droit à cette demande le 20 mars 1730, et l’abbé Aubery fut enfin payé.

L’enregistrement des lettres patentes donna un nouvel essor aux écoles charitables. Jusqu’en 1728, il n’y avait eu que deux classes et trois frères. Les classes regorgeaient d’élèves, et les maîtres étaient accablés de besogne. Louis Aubery adressa une nouvelle requête au roi, pour être autorisé à acquérir « plus tôt une maison bâtie où il y auroit peu de réparations à faire, qu’un emplacement pour bâtir deux classes nouvelles ».

Ces deux classes devaient être placées « dans un lieu plus à portée du peuple, où les pères et mères suivroient des yeux leurs enfans pour prévenir et arrêter leur dissipation. L’ouverture de ces deux classes procureroit un avantage sensible à la ville, en ce que les artisans, pour la majeure partie étant extrêmement pauvres, étoient dans l’impuissance de faire instruire leurs enfans. Or, ces enfans étant privés d’une instruction suivie, quand même ils se perfectionneroient dans leur art, n’ont pas le même avantage que ceux qui savent lire et écrire : car ils ne peuvent pas tenir les mémoires nécessaires pour leurs ouvriers, non plus que les mémoires des ouvrages qu’ils délivrent, ce qui les met dans le cas d’avoir des contestations dont les suites sont toujours onéreuses, ou bien à perdre partie de ce qui leur est dû, ou bien, lorsqu’ils ont des prix faits et arrêtés, de ne pouvoir se dispenser de les passer devant notaires, ce qui diminue le bénéfice qu’ils peuvent faire de leur travail et de leur industrie.

    charitable établie à Moulins par M. Charles L’Herondet, docteur de Sorbonne, curé de Moulins. (Avril 1752). » C’était un homme d’une grande charité et d’une religion bien entendue. M. L’Herondet lui rend un hommage très mérité.