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Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/30

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L’ŒUVRE DE LOUIS AUBERY

SON IMPORTANCE.


Après les troubles religieux du xvie siècle et l’anarchie de la Ligue, il y avait en France un désir universel d’ordre et de règle. Sur bien des points, une restauration était nécessaire. Quoique l’instruction primaire fût loin d’être une chose nouvelle, elle manquait de règle, de surveillance et de soutien. Les enfants du peuple, dans les villes surtout, étaient généralement négligés. Leurs parents, pauvres ou peu soigneux de leur éducation, leur laissaient mener une vie vagabonde, libertine et toute pleine de vices. » [1] Dans une « remonstrance à MM. les abbez, doyens et chanoines du diocèse d’Autun, » il était dit :

« L’importance des écoles chrétiennes ne peut être ignorée que par ceux à qui la piété n’inspire aucun sentiment du bien public ; nous voyons, au contraire, que les personnes zélées pour le salut des âmes soupirent depuis longtems après un établissement si propre à procurer la gloire de Dieu.

Nous voyons tous les jours, dans les rues, des fainéans et des vagabons qui ne sachant que boire et manger, et mettre au monde des misérables, produisent cette fourmilière de gueux qui nous accablent ; ces pères des pauvres enfans ayant été mal élevés, et souvent dans une vie libertine, cherchent les moyens de vivre avec leur enfans sans se soucier de leur apprendre à bien vivre et de les instruire des devoirs du christianisme.

Ainsi ces jeunes gens mal élevés tombent dans la fainéantise, source de l’impureté, de l’ivrognerie, des larcins, du libertinage et de toutes sortes de maux. De là naît la difficulté de trouver des serviteurs fidels et de bons ouvriers : car ceux qui manquent à leurs

  1. Registres de l’hôtel-de-ville d’Autun, vol. xxxix, fol. 6.