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Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/42

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morale de l’école est perdue, et elle est près de devenir un danger »[1].

« Je demande formellement, disait à son tour Thiers, je demande autre chose que ces instituteurs laïques dont un trop grand nombre sont détestables. Je veux des frères, bien qu’autrefois j’ai pu être en défiance contre eux ; je veux encore là, rendre toute puissante l’action du clergé ; je demande que l’action du curé soit forte, beaucoup plus forte qu’elle ne l’est, parce que je compte beaucoup sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir, et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : Jouis ; car, comme l’a dit M. Marast, tu es ici-bas pour faire ton petit bonheur, et si tu ne le trouves pas dans la situation actuelle, frappe sans crainte le riche dont l’égoïsme te refuse cette part de bonheur…

Oui, je ne saurais trop le redire, l’enseignement primaire ne produira de bons résultats qu’autant que le clergé obtiendra une très grande part d’influence sur ce même enseignement. »[2]

M. Gladstone, chef du parti libéral anglais, a dit également : « Tout système qui place l’éducation religieuse sur l’arrière-plan est un système pernicieux ». — Que penser du système actuel des écoles neutres où il y a défense absolue de parler de Dieu !

Victor Cousin écrivait en 1831 au Ministre de l’instruction publique : « Le christianisme doit être la base de l’instruction du peuple. L’instruction populaire doit être religieuse, c’est à dire chrétienne… Que nos écoles soient donc chrétiennes, qu’elles le soient sincèrement et sérieusement… Je connais un peu l’Europe, et nulle part je

  1. Mémoires, t. III, p. 68-69.
  2. Les débats de la Commission de 1849, par M. de Lacombe ; discours de M. Thiers, p. 36-37.