Aller au contenu

Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ainsi sur la civilisation une influence immortelle[1] ».

Le jour où la religion cesserait dans un pays, la civilisation serait bien près de finir. Ceux qui travaillent à détruire la religion sont des malfaiteurs publics, les plus dangereux de tous ; comme aussi ceux qui emploient leur vie et leurs forces à maintenir la religion, à la défendre et à l’enraciner dans le cœur des enfants, sont les ouvriers les plus utiles à l’humanité, car ils posent les bases sans lesquelles la société ne pourrait pas subsister.

Nous avons sur ce point des aveux très significatifs d’hommes dont on ne saurait contester l’autorité. « Sans instruction religieuse, dit Saint-Marc Girardin dans son rapport sur l’enseignement intermédiaire en Allemagne[2], il n’y a pas un bon système d’éducation… C’est une faute de n’enseigner la religion qu’à ceux qui doivent l’administrer, c’est à dire aux prêtres ; il faut aussi l’enseigner à ceux qui doivent la pratiquer, c’est à dire à tout le monde. Sans cela l’âme s’engourdit : il n’y a plus que les sens, plus que les passions. Créer des écoles industrielles sans religion, c’est organiser la barbarie et la pire de toutes les barbaries ».

Guizot n’est pas moins catégorique dans ses Mémoires : « Il faut, dit-il, pour que l’instruction primaire soit vraiment bonne et socialement utile, qu’elle soit profondément religieuse… Il faut que l’éducation populaire soit donnée et reçue au sein d’une atmosphère religieuse, que les impressions religieuses y pénètrent de toutes parts… Dans les écoles primaires, l’influence religieuse doit être habituellement présente ; si le prêtre se méfie ou s’isole de l’instituteur, si l’instituteur se regarde comme le rival indépendant, non comme l’auxiliaire du prêtre, la valeur

  1. A. Ravelet, Vie du B. de la Salle.
  2. De l’instruction intermédiaire et de son état dans le midi de l’Allemagne, 1re partie, 1835, p. 15.