Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/103

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permettra de ne signaler ici que les divergences, quand il s’en présentera. J’ai d’ailleurs retrouvé, au Tonkin, un certain nombre d’anciens Inspecteurs militaires de Cochinchine, qui m’ont certifié que la race Tonkinoise présentait les mêmes caractères moraux et avait les mêmes coutumes, habitudes, etc., que la race Cochinchinoise. Elle était d’ailleurs régie par le même gouvernement central de Hué, qui lui appliquait le même code de Gia-Long.

Caractères anthropologiques de la race Tonkinoise. — Le Tonkinois est plus grand, plus robuste que le Cochinchinois, et mieux proportionné ; sa taille est sensiblement plus élevée.

On sent l’influence d’un climat qui possède un hiver où la température descend au-dessous de vingt degrés et n’est que de vingt-quatre au printemps, tandis qu’à Saïgon la température moyenne de ces deux saisons est de vingt-sept degrés, inférieure de deux degrés seulement à la moyenne de l’été. La tête du Tonkinois est moins grosse et la face moins prognathe. Le front est bas, les membres encore grêles, mais la poitrine est plus développée. La peau est un peu plus blanche, mais les muqueuses ont absolument la même couleur. L’appareil génital, dans les deux sexes, est peut-être un peu plus développé, mais la conformation reste la même. En somme, on peut dire que le Tonkinois est le frère aîné de l’Annamite du Sud, un peu plus robuste que lui, tout simplement. La femme Tonkinoise est plus jolie que celle de la Basse-Cochinchine, et on ne rencontre pas d’enfants à gros ventre, comme à Saïgon. La race est donc incontestablement plus belle.

Muongs. — Les Muongs paraissent représenter la race autochtone. Leurs caractères anthropologiques sont ceux des Moïs de Cochinchine. Mais ils sont plus