Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/104

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forts, plus intelligents, et quoique refoulés comme eux sur les hauts plateaux boisés, leur nombre, qui est presque de quatre cent mille, leur a permis de résister avec plus de succès aux Giao-chi. J’en ai vu un certain nombre de spécimens, dans la région de Ninh-binh, qui sont policés, divisés en tribus patriarcales comme les anciennes tribus d’Israël. Dans le haut Fleuve-Rouge, le Muong est devenu plus sauvage et se rapproche davantage de son frère dégradé, le Moï de Cochinchine. Le Muong se livre à la chasse, à l’élève du bétail et à l’exploitation des forêts.

Il est brave et se sert, à la chasse comme à la guerre, de petites flèches empoisonnées, lancées par une courte arbalète qui a une belle portée ; avec cette arme, il s’est défendu contre les mousquets à mèche et les fusils à pierre des Annamites. Ceux-ci, ne pouvant le détruire, l’ont asservi et lui font payer l’impôt. D’après le voyageur Villeroi-d’Auges, les Muongs ont de singulières coutumes funèbres : ils mettent le cadavre dans un tronc d’arbre et le déposent dans la case du plus proche parent avant de l’enfouir en terre.

Ce que j’ai dit des caractères anthropologiques des Mois, mœurs, etc., se rapportant au Muong issu de la même race, j’y renvoie le lecteur.

Xas ou Quans. — Ce sont des sauvages dont les ancêtres sont descendus des hauts plateaux du Laos et qui habitent la partie montagneuse du nord du Tonkin. Ils parlent une langue spéciale, portent un pagne, un châle à couleurs vives et une sorte de calotte sur la tête. J’ai fort peu de renseignements sur cette race, dont je n’ai vu aucun spécimen.

Le Chinois et son métis au Tonkin. — La race Chinoise au Tonkin est identique à celle qui émigre en Cochinchine, mais elle y est beaucoup plus dense et dans les