Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/126

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les cheveux longs et sont dispensés de l’impôt et de la corvée.

Sacrifices humains. — L’affreuse coutume des sacrifices humains, offerts à la Divinité comme victimes expiatoires, s’est perpétuée presque jusqu’à nos jours. On n’y consacre plus que les condamnés à mort ; ils sont exécutés sous l’arbre protecteur de la province, de sorte que l’exécution d’un malfaiteur se convertit en un sacrifice aux génies tutélaires. Cette coutume est analogue à celle de nos ancêtres les Gaulois, qui faisaient exécuter les condamnés à mort quand les druides ordonnaient des sacrifices humains. On sait que nos ancêtres, à défaut de criminels, s’offraient volontairement en pareille circonstance.

Législation et Justice Cambodgiennes. — Le code Cambodgien est très dur pour les malheureux coupables, divisés en cinq classes, et la classe la plus importante des crimes, la première, comprend les attentats contre la sûreté de l’État, du Roi, des bonzes ou des choses du culte. Cela nous reporte à l’édit de Saint Louis, roi de France, ordonnant que les blasphémateurs auront la langue brûlée par un fer rouge.

Pour punir les coupables, il y avait vingt et une manières d’exécution, d’une atrocité épouvantable, parmi lesquelles je cite le feu (comme au Moyen-Age), l’écorchement tout vif, la roue, la livraison aux bètes, la flagellation, etc., etc., réservés exclusivement aux coupables de la première catégorie.

Pour les quatre autres, c’étaient les chaînes, la prison, l’amende, la confiscation des biens et la peine de l’esclavage pour le coupable et sa famille.

Ce code atroce était appliqué sans aucune espèce d’impartialité, car il renfermait un article par lequel, dans les condamnations pécuniaires, le roi touchait un