Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux races. L’Annamite, plus civilisé, regarde avec mépris le sauvage Moï et ne s’allie pas avec lui. Le nombre des Mois était en décroissance sensible au moment de mon arrivée en Cochinchine, et cette race s’éteindra comme toute race inférieure en présence d’un peuple plus avancé.

Chams. — On prétend que les Chams sont d’origine Malaise, et on les fait provenir du débris de l’ancien royaume du Ciampa, qui a été conquis anciennement par les Annamites. On en rencontre quelques tribus errantes aux confins de la colonie, vers Tay-Ninh et Chandoc. C’est un peuple qui fuit la civilisation. Ce que j’ai dit des Malais s’applique aux Chams.

Tagals de Manille. — À l’époque de mon premier séjour, il restait encore en Cochinchine des Tagals de Manille, provenant du corps expéditionnaire Espagnol. Ils étaient surtout chasseurs de bêtes fauves, et quelquefois saïs et cochers. C’est une race hardie et sobre. Comme costume, ils avaient adopté un pantalon blanc, avec une chemise par dessus à pans flottants. Uni à la femme Annamite, le Tagal a fait souche d’une race métis trop peu nombreuse.


La ville de Cho-lon. — À cinq ou six kilomètres de Saïgon, on trouve la ville Chinoise de Cho-lon, bâtie il y a un siècle par des Chinois émigrés et qui offre tout à fait l’aspect d’une ville du sud de la Chine.

Un de mes anciens amis, Luro, inspecteur des affaires indigènes à Cho-lon, où je l’ai connu intimement, en fait ainsi la description imagée : « Dans l’intérieur de Cho-lon sont les magasins des détaillants, tenus par des Chinois, si le commerce est important ; par des femmes Annamites, s’il s’agit de petit commerce. L’étalage est habilement fait. Grainetier, marchand de comestibles,