Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/20

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restaurateur, pharmacien, tailleur, cordonnier, orfèvre, quincaillier, marchand de coffrets, pâtissier, etc., chacun a son nom sur la porte, en beaux caractères Chinois artistement peints en noir, en rouge, en bleu, en or, suivant la fortune ou le caprice du maître de l’établissement. Les chalands entrent, sortent ; c’est un mouvement continuel. Le soir, les boutiques restent ouvertes ; les rues, éclairées par la municipalité (aujourd’hui au gaz), sont en outre illuminées par des lanternes Vénitiennes, aux formes et aux couleurs les plus variées et les plus gracieuses, qui portent en lettres transparentes l’enseigne du marchand. »

La race Chinoise. — Il y avait en 186., tant à Saïgon qu’à Cho-lon, plus de trente mille Chinois, et autant dans l’intérieur du pays. Le Chinois est le Juif de l’Extrême-Orient ; il tient dans ses mains à peu près tout le haut et le petit commerce. Il est habile, âpre au gain, mais se contente d’un petit bénéfice. Le négociant Européen est obligé de passer par son intermédiaire.

Métiers et professions diverses du Chinois. — À côté de l’Annamite, le Chinois a l’air d’un cousin-germain plus fort et plus robuste. L’air de famille est indéniable, malgré la différence radicale du chignon Annamite et de la queue Chinoise. La ressemblance des deux races est surtout remarquable chez le prolétaire Chinois (dit bambou) qui, moyennant quelques sapèques, fait le métier de portefaix, à peine vêtu d’un mauvais pantalon tombant jusqu’aux genoux et dont le torse nu, brûlé par le soleil, a pris des teintes aussi foncées que celles du cultivateur Annamite.

Au-dessus de cette caste infime, vient celle des restaurateurs ambulants et des cuisiniers pour Européens, qui jouissent, je dois l’avouer, d’une réputation méritée.

On trouve encore, parmi les Chinois, des boys qui