Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rection ont été décapitées, puis violées. Plusieurs ont été mangées : sinon le corps entier, du moins, les membres et les seins. Les corps que l’on a pu retrouver portaient les marques évidentes de mutilations érotiques d’une fantaisie extravagante.

Quand la guerre est déclarée et que les hostilités commencent, il est ordonné aux guerriers de s’éloigner des femmes. Le coït leur est défendu ; mais violer des femmes blanches décapitées, ce n’est pas enfreindre la défense. Le lecteur croira peut-être que j’exagère ; je demande la permission de lui mettre sous les yeux quelques citations à l’appui de ce que j’ai avancé. Voyons d’abord le récit des massacres de la Foa et de la Fonwari, par le commandant Rivière :

« Les assassinats et les incendies par les Canaques continuent dans la brousse. Les chariots en font preuve. L’un est chargé de blessés, l’autre de seize morts. La plupart des blessés sont évanouis, les autres gémissent ou délirent. Les blessures, presques toutes au crâne ou à la nuque, sont de profondes entailles de coups de hache ou de becs d’oiseau. Tous ces gens-là ont été frappés par derrière, au moment où ils ne s’y attendaient pas, par des Canaques qu’ils connaissaient. Avec les morts les sauvages se sont exaltés et divertis à des raffinements de cruauté ou de luxure. Des membres manquent, séparés du tronc par la hache. Ailleurs, il y a des ablations par le couteau ou même par les dents, ou des obstructions monstrueuses ou dérisoires par des tampons de bois. »

Malgré la réserve voulue de l’auteur, le lecteur comprendra la nature des ablations et des obstructions.

L’Arabe Béchir. — J’ai connu, peu de temps après la fin de l’insurrection, un des transportés Arabes ayant fait le métier d’éclaireur contre les Canaques. Cet Arabe,