Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/49

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Chinois, B***, le fermier général de l’opium, qui m’avait plusieurs fois facilité l’entrée de ces maisons. Je ne pense pas qu’il ait voulu se jouer de ma crédulité, et voici ce qu’il m’a raconté bien des fois :

Quand les sens des vieux Chinois sont trop blasés pour que les excitations naturelles aient le pouvoir de tirer de leur torpeur leurs organes génitaux engourdis, ils ont recours au procédé suivant :

Le vieux Céladon se fait accompagner par un domestique ou robuste coolie, qui se livre en sa présence au coït, puis se retire. En France, les spectateurs de ce genre d’opération sont généralement invisibles pour l’exécutant. À Cho-lon, on ne connaît pas de pareilles délicatesses, et l’amateur assiste à la scène dont il suit avec intérêt toutes les phases. Une fois que l’agent s’est retiré, bien et dûment rémunéré, il ne reste plus en présence que le vieux débauché et la femme, restée mollement étendue sur le champ de bataille. Alors notre homme s’approche et, avide, recueille in bucca sua la libation qui découle e vulva fœminœ.

Cet usage, paraît-il, est très répandu. Je n’ai pas l’intention de discuter ici l’étrangeté de ce caprice érotique : je constate un trait de mœurs.


Le lupanar Japonais. — Les lupanars Japonais sont situés dans les mêmes rues que les lupanars Chinois, souvent même tout à côté. Mais la fille Japonaise ne guette pas le client devant la porte. La maison est tranquille, et personne ne fait chapelle au balcon de la véranda. Il n’y a même pas réception au rez-de-chaussée : il faut monter au premier étage, où l’on se trouve en dedans du balcon fermé par des stores ou des jalousies.