Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/51

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complaisante que la Chinoise pour ce qui concerne l’acte génital, mais elle n’a pas la lasciveté de la Congaï bien stylée par un Pha-lan-za expérimenté.

De toutes les femmes de l’Extrême-Orient, c’est la Japonaise qui se rapproche le plus, par l’ensemble de ses qualités physiques et morales, de la Française : elle est très gaie et se plaît beaucoup à causer et à rire avec ceux qui peuvent comprendre son petit jargon international. Nous ne lui trouvons qu’un défaut : c’est de se farder abominablement avec du blanc de céruse et du vermillon Chinois, de sorte qu’il est dangereux de baiser une Japonaise sur les joues, à la mode Européenne.

Du reste, la Japonaise, la Chinoise et l’Annamite, rameaux sortis d’une même souche, présentent toutes ce caractère commun, de ne pas appliquer le baiser avec la bouche, mais avec le nez, en reniflant.

Si le Lecteur est curieux de connaître les tarifs de ces prêtresses de Vénus, nous lui dirons qu’elles sont les plus chères de toutes. Elles demandent deux piastres pour une heure de flirtation intime, et six piastres pour une nuit entière, tandis qu’à ce dernier taux on aurait une demi-douzaine des pauvres filles du bambou Annamite. Celles-ci n’osent jamais se montrer en plein jour, hors du lupanar, tandis que la Japonaise, suivie d’une camarade, prend souvent un zidore (voiture découverte) et va faire une petite promenade. On la rencontre souvent devant la cage des tigres ou à la cahute de l’orang-outang, au Jardin Botanique.


La belle de jour Annamite. — Celle-ci est le véritable fléau de l’Européen célibataire. Elle s’introduit chez vous entre midi et une heure. Les officiers ou fonctionnaires qui rentrent du mess ou du restaurant, rencontrent sur leur route, dans les rues un peu écartées du centre,