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Page:Jacques Bainville - Louis II de Bavière.djvu/14

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Avec Maximilien, que l’abdication de son père avait fait roi en 1848, la Bavière fut encore gouvernée par un névropathe. Mais, cette fois, ce fut un névropathe du genre ennuyeux. Max voulait être la philosophie sur le trône. Il se proposait d’imiter Marc-Aurèle. À l’exemple du plus vertueux des empereurs, il écrivait de petits traités de morale, des Questions à mon cœur, des réflexions sur le Devoir et le Plaisir, auxquelles il ne manqua pas d’ajouter des Pensées. Schelling était son auteur préféré le roi entretint même avec lui une correspondance où il se montre rongé de mélancolie et de doutes métaphysiques. Cependant, il remplissait ses devoirs de roi avec tant d’application et de sérieux qu’on le surnommait « la conscience sur le trône ». Il semble même que Maximilien, devinant le mouvement qui se préparait en faveur de l’unité allemande, ait essayé de conserver l’indépendance de la Bavière. Il se méfiait des ambitions de la Prusse. Il les eût volontiers contrebalancées par l’influence de l’Autriche et de la France.

Si, de son père, Louis II tenait d’assez inquiétantes dispositions à la vie intérieure, sa mère, de son côté, lui apportait une hérédité mélangée. C’était une princesse de Prusse, et l’on pourrait relever quelques tares assez notables chez les Hohenzollern du XIXe siècle. Mais la reine Marie ne fit guère parler d’elle que par une tardive conversion au catholicisme qui, survenant en plein Culturkampf, irrita vivement Bismarck, et par sa radieuse beauté qui, dans sa jeunesse, l’avait fait surnommer l’Ange. Louis II tiendra d’elle ses traits délicats et réguliers et, jusqu’aux approches de l’âge mûr, une grâce de prince charmant.

On ne s’explique pas très bien que le roi Maximilien, qui avait la manie du professorat et de la science, qui raisonnait abondamment sur la pédagogie comme sur le reste, ait si