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PRÉFACE.


aussi séduisantes que celles du paganisme. Là, un jeune homme, au milieu d’un bois, dans ses douces et tendres rêveries, pouvait croire, dit Saint-Foix, que plusieurs nymphes le regardaient ; que quelqu’une le trouverait peut-être aimable, se rendrait visible, palpable, et le comblerait de faveurs et de plaisirs. Ici, les déserts, le silence, les ténèbres ne présentent à l’imagination effrayée que des démons, des spectres, des fantômes et des objets hideux.

Les anciens, à la vérité, croyaient comme nous aux présages, aux divinations, à la magie, aux évocations, aux revenans, etc. ; mais tout cela était moins noir chez eux, qu’il ne l’a été chez nous, dans des siècles peu reculés. Et cependant, la religion chrétienne devait être exempte, plus que toute autre, de ces monstrueuses superstitions. On doit donc s’étonner de l’en voir étouffée, contre le vœu de son fondateur ; et ce qui doit plus surprendre encore, c’est que, dans des jours de lumières, nous entendions, comme au quinzième siècle, plaider la cause de l’ignorance et de l’erreur. Je n’ai pas besoin de citer des écrivains