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on les a confondus. Voy. Contre-Charmes, Enchantements, Maléfices, Talismans, Paroles, Philactères, Ligatures, Chasse, Philtres, etc.

Chartier (Alain), poëte du commencement du quinzième siècle. On lui attribue un traité sur la Nature du feu de l’enfer, que nous ne sommes pas curieux de connaître.

Chartumins, sorciers chaldéens, qui étaient en grand crédit du temps du prophète Daniel.

Chasdins, astrologues de la Chaldée. Ils tiraient l’horoscope, expliquaient les songes et les oracles et prédisaient l’avenir par divers moyens.

Chassanion (Jean de), écrivain protestant du seizième siècle. On lui doit le livre « des Grands et redoutables jugements et punitions de Dieu advenus au monde, principalement sur les grands, à cause de leurs méfaits. » In-8o, Morges, 1581. Dans cet ouvrage très-partial, il se fait de grands miracles en faveur des protestants ; ce qui est prodigieux. Chassanion a écrit aussi un volume sur les géants[1].

Chasse. — Secrets merveilleux pour la chasse.


— Mêlez le suc de jusquiame avec le sang et la peau d’un jeune lièvre ; cette composition attirera tous les lièvres des environs. — Pendez le gui de chêne avec une aile d’hirondelle à un arbre ; tous les oiseaux s’y rassembleront de deux lieues et demie. — On dit aussi qu’un crâne d’homme caché dans un colombier y attire tous les pigeons d’alentour. — Faites tremper une graine, celle que vous voudrez, dans la lie de vin, puis jetez-la aux oiseaux ; ceux qui en tâteront s’enivreront, et se laisseront prendre à la main.

Et le Petit Albert ajoute : « Ayez un hibou que vous attacherez à un arbre : allumez tout près un gros flambeau, faites du bruit avec un tambour ; tous les oiseaux viendront en foule pour faire la guerre au hibou, et on en tuera autant qu’on voudra avec du menu plomb. »

Pour la chasse de Saint-Hubert, Voy. Veneur. Voy. aussi Arthus, [[Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/M. de la Forêt|M. de la Forêt]], Écureuils, etc.

En 1832, on vit à Francfort, aux premiers jours du printemps, un chasseur surnaturel qui est supposé habiter les ruines du vieux château gothique de Rodenstein. Il traversa les airs dans la nuit, avec un grand fracas de meutes, de cors de chasse, de roulements de voitures, ce qui infailliblement annonce la guerre, selon le préjugé du peuple[2].

Chassen (Nicolas), petit sorcier de Franeker, au dix-septième siècle ; il se distingua dès l’âge de seize ans. Ce jeune homme, Hollandais et calviniste, étant à l’école, faisait des grimaces étranges, roulait les yeux et se contournait tout le corps ; il montrait à ses camarades des cerises mûres au milieu de l’hiver ; puis, quand il les leur avait offertes, il les retirait vivement et les mangeait.

Dans le prêche, où les écoliers avaient une

  1. De giganiibus eorumque reliquiis aique iis quæ ante annos aliquot nostra ætate in Gallia reperta sunt. In-8o. Bâle, 1580.
  2. Voyez, dans les Légendes de l’autre monde, le chevalier Hakelberg. seigneur de Rodenstein.