Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
HOR
HOR
— 341 —

appella donc son fils et lui annonça que son étoile le condamnait à être tué du tonnerre, un peu avant midi, s’il n’avait heureusement trouvé le moyen de le soustraire à sa mauvaise planète ; il le pria d’entrer dans la cage de fer. Le fils, un peu plus instruit que son père, pensa que, loin de le garantir du tonnerre, cette cage ne servirait au contraire qu’à l’attirer ; il s’obstina à rester dans sa chambre, où il se mit à réciter l’Évangile de saint Jean. Cependant les nuages s’amoncellent, le temps se couvre, le tonnerre gronde, l’éclair brille, la foudre tombe sur la cage de fer et la réduit en poudre. Le maréchal surpris bénit pour la première fois le ciel d’avoir rendu son fils désobéissant, et vit toutefois l’oracle accompli. Du moins tel est le conte. Voy. Astrologues.

Horoscopes tout faits, ou moyen de connaître sa destinée par les constellations de la naissance. Nous empruntons ces plaisanteries, qui ont été si sérieuses pour nos pères, et que l’Église a toujours combattues, aux divers livres sur la matière, traitée par Jacques de Hagen et par cent autres, du ton le plus grave. Les auteurs qui ont écrit sur les horoscopes ont établi plusieurs systèmes semblables à celui-ci pour la forme, et tout différents pour les présages. Les personnes qui se trouvent ici nées avec le plus heureux naturel, seront ailleurs des êtres abominables. Les astrologues ont fondé leurs oracles sur le caprice de leur imagination, et chacun d’eux nous a donné les passions qui se sont rencontrées sous sa plume au moment où il écrivait. Qui croira aux présages de sa constellation, devra croire aussi à tous les pronostics de l’almanach journalier, et avec plus de raison encore, puisque les astres ont sur la température une influence qu’ils n’ont pas tant sur nous. Enfin, si la divination qu’on va lire était fondée, il n’y aurait dans les hommes et dans les femmes que douze sortes de naturels, dès lors que tous ceux qui naissent sous le même signe ont les mêmes passions et doivent subir les mêmes accidents ; et tout le monde sait si dans les millions de mortels qui habitent la surface du globe, il s’en trouve souvent deux dont les destinées et les caractères se ressemblent.

La Balance. (C’est la balance de Thémis qu’on a mise au nombre des constellations. Elle donne les procès.) La Balance domine dans le ciel depuis le 22 septembre jusqu’au 21 octobre. — Les hommes qui naissent dans cet espace de


temps naissent sous le signe de la Balance. — Ils sont ordinairement querelleurs. Ils aiment les plaisirs, réussissent dans le commerce, principalement sur les mers, et feront de grands voyages. Ils ont en partage la beauté, des manières aisées, des talents pour la parole ; cependant ils manquent à leurs promesses et ont plus de bonheur que de soin. Ils auront de grands héritages. Ils seront veufs de leur première femme et n’auront pas beaucoup d’enfants. Qu’ils se défient des incendies et de l’eau chaude. — La femme qui naît sous cette constellation sera aimable, gaie, agréable, enjouée, assez heureuse. Elle aimera les fleurs ; elle aura de bonnes manières ; la douce persuasion coulera de ses lèvres. Elle sera cependant susceptible et querelleuse. — Elle se mariera à dix-sept ou à vingt-trois ans. Qu’elle se défie du feu et de l’eau chaude.

Le Scorpion. (C’est Orion, que Diane changea en cet animal, et qu’on a mis au nombre des